Comme la plupart des passionnés de course le savent, c’est grâce à la 3ème place de James Hunt au Grand-Prix de Trois-Rivières que Gilles Villeneuve prit son envol vers le monde de la F1. Et oui ce fameux 5 septembre 1976, c’est Gilles qui finissait premier, devant le champion du monde de F1.
Biographie de James Hunt
James Hunt est né le 29 août 1947 à Belmont en Angleterre et succomba d’une crise cardiaque le 15 juin 1993 à Wimbledon.
Pilote automobile britannique, il s’est surtout illustré en Formule 1 de 1973 à 1979 et remporta le championnat du monde en 1976. Sa grande rivalité avec Niki Lauda et plus particulièrement durant la saison 1976 est racontée dans le film Rush de 2013 dont le rôle est joué par l’acteur, Chris Hemsworth.
Invité par des amis à assister à une course à Silverstone, le jeune James découvre le sport automobile le jour de ses 18 ans. Il renonce dès lors à la faculté de médecine à laquelle il venait de s’inscrire et décide aussitôt de faire de ce sport son métier. Faisant preuve d’un certain talent, James monte rapidement les échelons et débute en Formule Ford dès 1968, puis en Formule 3 en 1969 où il est couronné meilleur espoir britannique de l’année. En 1971, il devient pilote officiel March en F3. Son style agressif, qui le conduit souvent au-delà des limites, lui vaut rapidement le surnom de « Hunt the Shunt » ( Hunt l’accident ) et finit par fatiguer March, qui le laisse tomber au cours de la saison 1972.
En 1973, l’écurie Hesketh Racing s’attaque à la Formule 1, en commençant avec une March privée, puis comme constructeur à part entière, avec James Hunt comme seul pilote. Il termine le championnat en huitième position et ce, en disputant que la moitié des épreuves.
Son premier succès en Formule 1 se produit en 1975 avec la première victoire de James et de l’écurie Hesketh, au GP des Pays-Bas. Malgré une fin d’année de très haut niveau permettant à James de prendre la quatrième place finale au championnat, Lord Hesketh est contraint de fermer son écurie. Ses trois saisons de F1 ont fortement entamé les finances de la famille.
James obtient à la toute dernière minute, un volant chez McLaren, dont le pilote numéro 1, Emerson Fittipaldi, est subitement parti, chez l’écurie brésilienne Copersucar.
Après un début de saison laborieux, James, remporte la Race of Champions et le BRDC International Trophy, deux courses hors-championnat. De plus, il s’affirme rapidement comme le principal rival de Niki Lauda dans la lutte pour le titre du championnat.
Il s’impose en Espagne (initialement disqualifié pour aileron non conforme car 18 millimètres trop large1, il récupérera sa victoire sur tapis vert plusieurs semaines plus tard) puis en France, mais reste à distance respectable de Lauda au championnat.
Le grave accident de Lauda au Nürburgring remet tout en cause, et permet à Hunt de récupérer rapidement son retard. Il gagne en Allemagne et aux Pays-Bas, puis malgré le retour de Lauda qui est cependant très affaibli, gagne au Canada et au États-Unis sur le circuit de Watkins Glen dans l’État de New York.
La dernière manche du championnat se joue au Japon avec trois points de retard sur son adversaire. Sous le torrent qui submerge le circuit japonais de Fuji, Lauda abandonne volontairement dès le premier tour, laissant le champ libre à James, qui domine facilement la course. Mais une crevaison en fin de course remet tout en cause, l’obligeant à une folle remontée. Lorsqu’il s’arrête au puit à la fin de la course, James, en colère, pense avoir perdu le titre et invective son directeur sportif Teddy Mayer, qui essaie de lui expliquer qu’il a réussi à monter à la troisième place, et ainsi marquer les points nécessaires pour remporter le titre mondial. Cet épisode de l’histoire de la Formule 1, sa rivalité avec Niki Lauda et l’affrontement au sommet de la saison 1976 ponctué par le grave accident du pilote autrichien sur le Nürburgring, est relaté dans le film Rush de 2013.
Avec James Hunt, la Formule 1 sacre l’un de ses pilotes les plus exceptionnels.
Résultats en championnat du monde de Formule 1
92 GP disputés
10 victoires
14 pole positions
8 meilleurs tours en course
Champion du monde en 1976
Hunt à Trois-Rivières.
Hunt VS Villeneuve
Gagner des courses de Formule Atlantique ne signifiait rien. Par contre, battre James [Hunt] à voitures égales a vraiment été un élément majeur. » Ainsi déclarait Teddy Mayer, le directeur de l’écurie de Formule 1 McLaren, alors qu’il préparait un contrat pour recruter un pilote québécois inconnu sur la scène internationale, un certain Gilles Villeneuve. On sait qu’après un premier succès décroché à Gimli en 1975, Gilles Villeneuve a dominé la saison 1976 de Formule Atlantique, battant des pilotes expérimentés tels Bobby Rahal, Bertil Ross, Tom Klausler, Price Cobb et Bill Brack. Ces monoplaces, issues de la Formule B et produites par des constructeurs comme March, Brabham, Chevron, Lola et Ralt, étaient propulsées par des moteurs 1,6 litre de plus de 200 chevaux, étaient munies d’ailerons et chaussées de pneus slicks. La saison 1976 s’achevait le 5 septembre par le Grand Prix de Trois-Rivières, jour de la fête du Travail. À ce moment, Villeneuve avait remporté toutes les victoires des championnats CASC et IMSA de Formule Atlantique, sauf à trois occasions.
En cette fin d’année sportive, les organisateurs de l’événement trifluvien décident de frapper un grand coup et invitent à nouveau plusieurs pilotes internationaux à participer à la course de Formule Atlantique. Villeneuve doit donc affronter Vittorio Brambilla, Alan Jones, Patrick Tambay, José Dolhem (le demi-frère de Didier Pironi), mais aussi et surtout James Hunt qui, pilote McLaren en F1, allait bientôt remporter le titre mondial. Villeneuve n’avait qu’un seul objectif en tête : battre ces pilotes de F1 à matériel égal. À cette époque, les pilotes de F1 couraient aussi sporadiquement dans d’autres séries : en endurance, en F2, en F3, et même en IndyCar, question de gagner quelques dollars de plus et de garder la main. Hunt aurait eu droit à chèque plein de zéros pour venir courir à Trois-Rivières. Le Britannique arrivait du Grand Prix des Pays-Bas où il venait de remporter la victoire et dès la conclusion de l’épreuve de Trois-Rivières, il repartait disputer celui d’Italie. Écurie Canada de Kris Harrison et dirigée par Ray Wardell inscrit deux March 76B-Ford : une pour le Québécois et une pour Hunt, Si celle de Hunt est flambant neuve, celle de Villeneuve est celle qu’il a endommagée lors d’une sortie de piste survenue plus tôt en essais au circuit du Mont-Trembant. Le châssis a été réparé, les tubes ont été coupés et soudés, mais il n’est pas parfait. Villeneuve s’en rend compte dès ses premiers tours de roue. La voiture se comporte de façon étrange, car dès qu’il braque le volant, elle se met en travers. Dès qu’il l’inscrit en entrée de virage, elle survire de façon impressionnante. Villeneuve et Wardell tentent de résoudre le problème. Ils réduisent le survirage, mais ne parviennent pas à l’éliminer. En qualification, Villeneuve, un véritable acrobate, est hyper spectaculaire. En dépit de la présence des murs de béton qui ceinturent la piste, il jette sa monoplace en travers dans les virages au point qu’il fait peur aux photographes postés autour du circuit ! Tous croient qu’il a perdu le contrôle de son bolide et qu’il va percuter le mur. Mais non ! Défiant les lois de la gravité, la March, en glissades brusques, parvient à négocier tous les virages.
