Jaguar XJ 13
–
Je vous présente la Jaguar XJ 13, prototype développé par Jaguar pour participer aux courses du Mans dans le milieu des années ’60.
Elle n’a jamais couru, une seule a été produite.
La valeur d’un tel modèle est bien difficile à évaluer. Cependant, il est intéressant de noter qu’une offre de 7 millions £ (11 millions $) a été refusée pour la voiture en 1996.
–
–
–
–
La conception de la XJ 13 a débuté en 1964. Sa construction a commencé l’année suivante, puis s’est terminée en 1966.
La XJ 13 est équipée d’un V12 5 litres central situé ouvert à 60 degrés (premier moteur V12 de Jaguar) disposant de quatre arbres à cames en tête et d’une injection mécanique développant 550 chevaux-vapeur. Elle est munie d’une transmission ZF manuelle 5 vitesses.
–
–
Compartiment moteur de la XJ 13
–
–
Cette Jaguar a roulé à plus de 280 km/h en 1966 lors d’une série d’essais non-officiels en Angleterre sur le circuit du MIRA (Motor Industry Research Association). C’est Norman Dewis, pilote d’essai pour Jaguar qui a établi ce record officieux du tour.
–
Circuit MIRA (Motor Industry Research Association)
–
–
–
Norman Dewis accompagné d’une Jaguar Type D
–
–
–
Étonnamment, la Jaguar n’a jamais participé à aucune course. Car British Leyland a momentanément décidé d’annuler le projet ainsi que d’arrêter les activités reliées à la course automobile. Le règlement par rapport au volume des moteurs ayant changé (un maximum de 3 litres pour les Prototypes), Jaguar se retrouve à cours de ressources. Cependant, l’expérience que Jaguar a acquise lors de la conception lui servira lors de la construction du V12 de production ainsi qu’à celui de la XJR 9 qui fera bonne figure au Mans en 1988.
–
–
Jaguar XJR 9
–
–
La XJ 13 est considérée comme la plus belle voiture de compétition jamais conçue. C’est entre autres grâces à l’aérodynamicien Malcolm Sayer qui a aussi participé à la silhouette de la Type C, de la Type D et de la Type E si elle est si jolie.
Les techniques utilisées pour sa construction sont similaires à celles utilisées précédemment pour la Type D, c’est-à-dire des panneaux d’aluminium rivetés ensemble afin de former la structure monocoque.
L’aérodynamicien Malcolm Sayer
–
–
Le 21 janvier 1971, après 4 ans de remisage, lors d’un tournage, une importante destruction de la Jaguar s’est produite lorsque Norman Dewis était au volant. On explique cet accident par la corrosion interne qui s’était formé sur les roues de magnésium.
En résumé, une roue s’est s’est détachée lorsqu’elle roulait à plus de 225km/h. La Jaguar a fait un double tonneau, puis est retombée sur ses roues. Norman Dewis a eu la brillante idée de couper le contact pendant l’accident et de s’allonger dans l’habitacle. Il a réussi à s’en sortir indemne.
Quelques années par après, Edward Loades a aperçu la XJ 13 abandonné dans un entrepôt et a offert que sa compagnie Abbey Panels la reconstruise. Elle a été restaurée selon toutes les spécifications originales.
La XJ 13 constitue présentement une pièce importante de la collection du Jaguar Daimler Heritage Trust.-
–
–
Par Germain Goyer